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Sasaki Yoru - 言わぬが花

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Dim 1 Mar - 18:56
Sasaki Yoru
Admin Crazy
Sasaki Yoru
Histoires : 231
Influence : 3354
Date d'inscription : 12/01/2020
Âge : 543 ans
Emploi/études : Sert au Slaughtered Lamb, possède un marché noir
Humeur : Savage
Sasaki Yoru
Ce que l’on ne dit pas sont les fleurs du silence
#Fierce
#Rain
#Sadistic
#Rough
#Fruits

Derrière l'écran


Pseudo • Sajja.
Fréquence de connexion • tous les jours ou presque.
Comment tu es arrivé(e) ici • mystère et boule de gomme.
Un mot supplémentaire •  Sasaki Yoru - 言わぬが花 3460838292
ID Card
Nom & Prénom • Sasaki 佐々木. De part le monde, il est courant de posséder un nom de famille en rapport avec un métier, une particularité. Lorsque l'on sait que la région qui l'a vu naître est très connue pour ses arbres fruitiers, cela prend alors tout son sens qu'il signifie arbre/bois. Yoru 夜, la nuit effraie en même temps qu'elle fascine, elle vous embrasse de tout son être, mais dès le lever du soleil, elle disparaît, insaisissable. En somme, un prénom qui lui va comme un gant.
Date de Naissance & Âge • Né lors d'une nuit de printemps sans étoile le 11 avril 1477. Cumulé, cela donne 543 années à son compteur. Bien conservé le papy
Lieu de Naissance • Kōfu, ville dépendante de la préfecture de Yamanashi, autrefois connu sous le nom de la province de Kai, connue pour ses fruits, ses pierres précieuses.
Nationalité & Origines • On ne peut pas faire plus japonais.
Statut • celibatard. (Célibataire)
Métier/Études • Officiellement, il travaille au Slaughtered Lamb en tant que serveur.
Rôle • Membre, a créé son propre marché noir qu'il gère seul.
Créateur • Un illustre inconnu qui n'a même pas daigné se retourner.
Loup • Loup noir aux prunelles de couleur ambre.
Arme de prédilection • Deux saïs qu'il a prénommé Nana et Hanae, deux prénoms en rapport avec les fleurs.
Votre avis sur les autres clans • Il n'a aucun avis sur les autres clans, cela signifierait perdre des clients potentiels. Les guerre de territoire, ça le dépasse un peu, bien qu'il suive les ordres et n'hésite pas à cogner si c'est ce qu'on lui a demandé.
Avatar • Lee Tae Yong {NCT}
Imoarai-gumi
 

Anecdotes/caractère

☆ Son aura le rend plus jeune qu'il ne l'est. ☆ Son met préféré est la viande, sans surprise, il ne s'en passerait pour rien au monde. ☆ Ses deux cents premières années lupines ont été un calvaire, car un lendemain de pleine lune, il s'est réveillé avec des doigts humains non loin de lui après un black-out. Il a longtemps refusé de sortir, de peur d'attaquer une autre personne. ☆ La marque de sa morsure se situe sur son épaule. Il a été transformé à l'âge de quinze ans. ☆ Il adore son boulot de serveur, ne cherchant pas à monter en grade ou trouver mieux ailleurs. Ca lui fait aussi économiser un repas avant le service. Puis ça lui plait de chasser les animaux servis au cours des repas du restaurant. ☆ Toutefois, alors qu'il avait du temps à perdre, Yoru s'est dit qu'il pouvait se faire plus d'argent et apporter au Imoarai-Gumi en développant un petit trafic. Grâce à lui, vampires et sorciers peuvent se procurer des produits de l'autre camps en toute discrétion. Il fait dans le moins légal encore, tout dépend de ce qu'on lui demande et pour combien. De plus, il a plein de contacts un peu partout afin d'alimenter en nouvelles marchandises. ☆ Il n'a pas de boutique ou local à proprement parler, par souci de discrétion et de sécurité, les lieux de rendez-vous changent à chaque fois. Ses habitués peuvent faire appel à lui si besoin. Il lance ses invitations lorsqu'il estime avoir assez de marchandises, ou bien trouvé ce qu'on lui avait demandé. Ainsi, il limite aussi les pertes de certains produits. D'ailleurs il préfère nettement l'échange de biens, plutôt que l'argent humain, même s'il arrive des fois qu'il n'aie pas le choix. ☆ On ne peut pas dire que la patience soit son fort. ☆ Il adore la mécanique, ça le détend. Dans son garage il aimerait bien posséder plus de voitures. Mais ce n'est pas facile d'en faire importer, vu que son faible va aux américaines. ☆ Brute de décoffrage, quand il se met à avoir un sourire insolent, ce n'est pas bon signe. ☆ Bien que sa forme humaine en fait un fin gabarit comparé à certains loups-garous du clan, il aime bien tester sa force contre les autres. (il pèse tout de même neuf kilos de plus que son avatar original). ☆ Il est capable d'une certaine douceur avec ses proches, tout comme il n'est pas facile à lire au premier abord. ☆ Yoru ne comprendra jamais l'intérêt que certains peuvent avoir dans les livres, à se coller derrière un bureau, que ce soit étudier ou bien travailler, ça le dépasse. Il faut dire qu'à son époque, aller à l'école n'était pas une priorité pour les gens de sa condition. ☆ Il adore les fruits tout particulièrement ceux de sa région natale. ☆ Yoru est quelqu'un de simple qui a des valeurs, malgré son caractère, les moyens qu'il peut employer pour parvenir à ses fins pour son business. ☆ Bien qu'il soit né durant la période Sengoku, il n'a pas vu grand chose de toutes les grandes guerres qui se sont déroulées dans sa région vu qu'il n'était qu'un petit cultivateur travaillant dans les rizières. ☆ A cette époque, il possédait un cheval noir, Kuro, auquel il a dû dire adieu de manière tragique. Il regrette que ces derniers le fuit depuis qu'il est devenu loup-garou.  ☆ Après qu'il aie été mordu, il s'est exilé et s'est enfermé durant deux siècles, ne sortant que pour se nourrir. ☆ Il ne se sépare jamais de son collier auquel est sertie une opale noire à laquelle il tient énormément. ☆ La seule personne qu'il a eu dans sa vie, un homme, dont il était épris et imprégné, a disparu un jour, alors qu'il avait prévu de le demander en mariage. Après l'avoir longtemps cherché, il s'est fait une raison et n'a plus voulu d'histoire sérieuse, préférant les relations d'une nuit. ☆ Depuis plus de deux siècles qu'il fait partie du Imoarai-gumi, il a occupé plusieurs fonctions / métiers, mais n'a jamais vendu son corps.

Histoire
« Bye les gars, à demain ! » Dit-le loup, en claquant la porte derrière lui. Sa veste sur le dos, son sac  dans la main, il était temps de rentrer chez lui. La silhouette élancée avançait dans les ruelles déjà désertes à cette heure-ci d'un pas décidé. L'énergie ne manquait jamais dans son corps, peu importait les heures de travail d'affilée, l'abondance de clients comme ce soir ou les longues heures de chasse. Il fallait dire que le prénommé Yoru venait d'une autre époque où l'activité, le travail devait être fait, sans se préoccuper des conditions, de la difficulté, sans se plaindre, car il en allait toujours de sa propre survie. Certains étaient faits pour le faste, la spiritualité, les hautes études, les arts, la guerre, d'autres pour travailler la terre. Chacun devait occuper sa place, l'équilibre ainsi créé se devait de perdurer quoi qu'il en coûterait. Une fois cette réalité acceptée, la vie devenait plus simple. Il n'était alors plus question de se perdre en frustration, en remise en question, en mauvaises pensées, seulement d'avancer d'une même volonté.

Le bruit de ses pas résonnait légèrement sur le bitume, les sens aux aguets, Tokyo n'était pas sure, peu importait sa nature. Dès qu'il en avait l'occasion, il prenait un peu de hauteur et admirait le lever du soleil. Avoir passé deux siècles enfermé loin de tout avait confirmé sa vision du monde. Son regard s'attardait sur les petits détails, sur leur simplicité. Il résidait de la beauté en tout, même si l'apparence n'était pas toujours au goût de tous, il suffisait de prendre le temps et d'essayer de voir plus loin. Très souvent, ce fut un bon moyen de découvrir des choses insoupçonnées qu'il ne pourrait jamais oublier. Ce monde à la fois si proche et en même temps si loin s'étendant à perte de vue ne l'effrayait pas. Au contraire, il y était né. Certes à une époque bien différente, mais il ne sentait pas rejeté. Le loup n'aspirait pas à regretter le passé, à constamment le regarder, il préférait se tourner vers l'avant, quand bien-même certaines fois étaient difficiles.

Une heure passa avant qu'il ne se décide à redescendre et aller prendre du repos bien mérité dans son lit. Le lendemain matin, ce fut d'abord une douche qui permit au loup de se réveiller complètement. Même en rentrant tard, son rythme biologique l'obligeait à ne pas se lever après huit heures. Le petit déjeuner se déroula dans le plus parfait silence, Yoru aimait la musique, mais pas au saut du lit. Ensuite, il entreprit de nettoyer son logement, car il savait que son emploi du temps des prochains jours serait plus serré. De toute manière, ses goûts ne penchaient pas du côté du désordre, organisé ou non. Alors qu'il s'attaquait au dessous de son lit, l'aspirateur buta sur quelque chose de plus sourd. Appuyant sur le bouton off, le japonais se pencha et tendit le bras afin de se saisir de l'objet. Dans un premier temps, il nettoya le couvercle, reconnaissant cette boîte entre milles. Cela le fit s'asseoir sur le matelas et l'ouvrir. Que de souvenirs en un si petit coin.

Et de la nuit naquit Yoru, et de la roche naquit son opale.


C'est un secret un peu étrange et heureux à la fois qui entoure ma naissance. Lorsque l'on connaît la signification de mon prénom, il est assez évident d'en tirer des conclusions. En effet, j'avais décidé de commencer à torturer ma mère depuis le début de la matinée, mais je ne suis sorti qu'au début de la nuit. Peu de temps avant, alors que mon père s'apprêtait à rentrer de nos cultures, il trouva un bien mystérieux objet sur le sol, une pierre opaque avec des zones bleutées à certains endroits. Toutefois, pressé de rentrer, il la mit dans sa poche. Dans sa demeure, il eut la surprise de découvrir son fils en parfaite santé, son épouse aussi. Lorsqu'il toucha mon front, l'image de la pierre s'implanta dans son esprit. Il la ressortit alors de sa poche, la posant à côté de ma tête. Racontant ensuite les circonstances de sa trouvaille, mes parents virent tout deux un signe et décidèrent de m'appeler Yoru. Depuis ce jour, cette opale et moi avons été inséparables, au point que cela fait des siècles qu'elle trône à mon cou, sous mes vêtements. Je tiens tellement à elle qu'un sort de retour magique est implantée au cas où elle se perdrait.

Enfin assez parlé d'elle, continuons plutôt sur ma vie de paysan. De nos jours, ce métier et ce mot ont une connotation péjorative. Pourtant, pas de nourriture apportée à ces messieurs élitistes et dédaigneux, sans notre dur labeur. Dès que j'ai été en âge de marcher et de comprendre, j'aidais dans  les rizières, aux tâches de la maison. À cause du fort tôt de mortalité de l'époque, les familles très nombreuses étaient légion. Dans la mienne, je suis né le dernier et le dixième enfant de la fratrie. En grandissant, j'ai vu beaucoup de mes sœurs être mariées à des voisins, de mes frères mourir. Ce n'était pas une tâche très facile, mais il faut aussi se remettre dans le contexte. Il n'était pas question de choix, c'était normal. Naître, travailler dur pour avoir à manger et remercier nos parents et nos grands-parents de prendre soin de nous, il n'était même pas envisageable d'aspirer à autres choses que soldats. C'était pourquoi il ne m'est jamais venu à l'esprit à l'époque de changer de vie. J'étais né en tant que paysan et dans ma tête, je mourrais en tant que tel. L'espérance de vie n'était pas non plus très longue, atteindre quarante ans faisait de vous un vieux.

Certaines années n'ont pas été facile, cependant mes parents n'ont jamais envisagé de vendre mon opale. Ils étaient très droit et fiers de ce qu'ils étaient. On savait apprécier les choses simples de la vie pour ce qu'elles étaient. Rien n'est jamais acquis, tout peut changer. Ma mère était une femme douce et sage qui pouvait sévir quand nous allions trop loin. Son visage devenait effrayant dans ces moments-là. Mes grands-parents étaient des personnes très amusantes, grâce à eux, certaines journées ennuyeuses étaient devenues mémorables. Ce n'est pas mon genre d'être tourné vers le passé, mais cette sensation de famille aimante, de fratrie soudée me manque. Je crois d'ailleurs qu'il n'aurait pas pu m'arriver meilleur que de devenir un loup-garou, même si certaines années ont été difficiles, j'ai à nouveau une famille, une meute, qui me comprend sans même avoir besoin de parler. Cette opale autour de mon cou, c'est un peu comme avoir toujours un peu avec moi de ces jours heureux.

Et des rizières arriva Yoru, et de l'horizon arriva le cheval.


Cette tresse appartenait à Kuro. C'était un cheval noir typique de ma région. Notre rencontre était assez normale, bien qu'il n'aurait clairement pas du se trouver non loin de nos cultures. Tout le monde était déjà rentré ce soir-là, mais je voulais terminer ma tâche avant de les rejoindre. J'avais déjà douze ans, j'étais devenu un homme si bien qu'il me fallait travailler autant voir plus que les autres. C'était toujours ça de moins à faire pour les membres de ma famille le lendemain. Alors que mes pas me portaient vers le chemin du retour, j'ai entendu du bruit à quelques mètres de moi. Cela aurait pu être une bête sauvage, voilà pourquoi je m'immobilisais, me mettant derrière un arbre afin d'essayer de voir malgré la nuit tombante. Allumer une torche ne serait ni discret ni pratique. Mon regard finit par apercevoir la silhouette équine. Il ne semblait pas blessé, seulement très apeuré. Pour en avoir vu passer plusieurs et avoir discuté avec des cavaliers, il faut se méfier lorsqu'ils sont dans cet état. De plus, le cheval portait des protections comme on pouvait en voir sur ceux des champs de bataille. Convaincu que son propriétaire allait revenir le chercher, j'ai décidé de rentrer à la maison.

Seulement le lendemain, il était toujours là. Même si ce n'était pas réellement de mon ressort, cela m'inquiétait un peu. Après tout, avoir été élevé et habitué à dépendre des humains, comment aurait-il pu parvenir à survivre en pleine forêt, à la merci des prédateurs. Du coup, je décidais d'au moins apportait de l'eau dans un sot non loin et aussi du fourrage. Une chance qu'il faisait encore beau, il n'aurait pas à souffrir du froid. Le petit manège a duré plusieurs semaines. À chaque fin de journée, j'apportais eau et nourriture. Voyant qu'il ne commençait plus à me voir comme un ennemi, je suis resté dans un coin, lui laissant de l'espace,juste pour l'admirer. N'ayant pas vraiment d'imagination, je me suis mis à l'appeler Kuro, et personne ne semblait venir le chercher. Un jour, à force de persévérance, il a fini par se rapprocher, de plus en plus à chaque fois. Je pense que de ne pas être très grand, de posséder un corps fin, sans armure devait jouer en ma faveur. Je me rappellerai toujours de la fois où j'ai pu mettre ma main sur sa tête, j'étais si ému.

Kuro a été ensuite un long sujet de discussion, parce que le recueillir signifiait des frais supplémentaires, lui construire un abri pour l'hiver. Une chance, mes grands-parents ont vu cela d'un autre point de vue, à savoir que le cheval pourrait aussi aider à porter nos lourdes charges, et cela a fini par convaincre mes parents de le garder. J'étais joie ce jour-là. Ensuite, ce fut le début d'une longue amitié qui dura trois années. Lui et mois étions devenus inséparables. Il savait toujours quand je me réveillais et m'attendait non loin de l'entrée. Nous allions faire de longues balades, je m'occupais de lui et prenais soin de lui, je ne voulais pas qu'il lui arrive quoi que ce soit. Après tout, il travaillait aussi dur que nous autres, sans se plaindre non plus. Mes sœurs adoraient coiffer sa crinière et sa queue, mettant parfois des fleurs dedans. Kuro avait beaucoup d'allure de la sorte. Il n'a jamais eu un mauvais geste envers nous malgré son passé guerrier. Il était d'une patience incroyable avec mes neveux et nièces.

Je savais qu'un jour, il nous faudrait nous dire adieu par la maladie, un accident ou encore mieux, par la vieillesse. Pourtant ce n'est pas faute d'ignorer qu'il s'agit du cycle de la vie, les prédateurs mangent les proies pour réguler leur population. Seulement ce n'était que cruauté à mes yeux que de voir mon beau Kuro attaqué alors que nous revenions des rizières. Il s'était montré nerveux toute la journée, j'avais essayé de le calmer, et je n'avais pas encore idée à cet instant que ce serait ma dernière journée en sa compagnie… Une énorme masse s'était jetée sur lui, le faisant tomber comme s'il n'avait rien pesé. L'odeur du sang, ses cris, j'aurais pu fuir, mais il n'en était pas question. Au contraire,je me jetais sur la masse sombre bien décidé à le faire lâcher mon cheval. À quinze ans, on n'est plus un enfant, on doit faire ses choix. Mais ce fut peine perdue, Kuro rendit son dernier souffle puis l'immense loup se rua sur moi et m'attaqua aussi. Les crocs dans ma gorge, puis ce fut le noir absolu. Je regrettais laisser de la douleur à ma famille, mais pas ma décision, nous étions amis. Le lendemain, je me suis réveillé en parfait état. Il ne restait plus rien, si ce n'était une grande marque de sang séché et ces quelques crins qui furent tressés.

Et dans la montagne se terra Yoru, et dans l'obscurité le terra le collier.


Après cette triste disparition et cette effroyable attaque, il ne restait aucune marque sur mon corps. J'avais beau me souvenir de crocs et de griffes, rien ne prouvait mes dires. Mes parents ont été très septiques, la mort de Kuro, oui, mon attaque, pas vraiment… Cependant je n'étais pas au bout de mes surprises. Mes sens semblaient bien plus affûtés, si bien que le moindre bruit trop fort me faisait râler. Ma famille m'a sûrement pris pour un fou, mais c'était compliqué de mettre des mots sur mes ressentis, moi qui aie toujours été très rugueux. Certaines odeurs me paraissaient fort intéressantes, surtout celle de la viande, une chance qu'on en mangeait très peu. Quelques semaines plus tard est arrivé mon premier black-out. Dans ma tête, la corrélation ne se faisait pas entre pleine lune et crise. Ce genre de créatures n'existent pas, pas vrai ? Quoi qu'il en soit, je me réveillais toujours dans des endroits improbables, avec du sang sur moi et des restes d'animaux. Il me fallait alors me nettoyer dans la rivière avant de rentrer à la maison.

Néanmoins, un de ces fameux matins, avec horreur j'ai découvert non loin de ma tête des doigts humains… J'étais devenu un monstre, un danger, il fallait que je m'enfuis et vite. Personne ne me croirait si je racontais tout ça et sûrement que des religieux essaieraient de m'exorciser. Surtout, si ça s'apprenait, ma famille verrait le déshonneur la salir, elle ne le méritait pas. Je souhaitais qu'ils vivent une vive longue dans la joie, quitte à me sacrifier. Ils ne sauront jamais que leur fils éploré n'était pas mort tout de suite. Direction le coin le plus reculé de l'immense forêt. Après des jours de marche, une grotte serait mon refuge en attendant ma mort. Bien entendu, il me fallait sortir pour aller me chercher de quoi me nourrir, mais j'avais fini par remarquer que mes crises se déroulaient les nuits de pleine lune et pas à d'autres moments. Il m'avait fallu alors voler de quoi m'enchaîner, il m'arrivait déjà de le faire lorsque la forêt ne m'offrait rien pour me sustenter. Au moins j'étais certain de ne plus blesser personne.

Attendre la mort est une chose, ne pas la voir arriver en est une autre. Beaucoup de saisons s'étaient écoulées. Lorsque je sortais prendre de l'eau à la rivière, mon visage avait pris une dizaine d'années depuis,mais ensuite plus aucune changement, comme si tout s'était mis en pause. Ma situation me rendait dingue, ne pas comprendre aussi. Je finis par avoir la chance de rencontrer mon premier semblable qui avait suivi mon odeur en passant à quelques kilomètres de ma grotte. Enfin de la compagnie, mais aussi des mots, des explications qu'il m'aurait rendu incrédule peu de temps après avoir été mordu, mais que j'avais constaté. Il m'apprit qu'en général, deux cents années étaient nécessaires pour avoir le contrôle sur son corps et être apte à déambuler en présence d'autres personnes. Il m'a appris tout ce que je devais savoir sur le monde obscur, même si j'ai attendu de dépasser la date fatidique et d'avoir ma première transformation volontaire avant  de retourner à la civilisation. De cette époque, j'ai conservé mon collier qui traîne aussi dans ma boîte.

Et du crépuscule survint Yoru, et de l'aube survint son unique.


Cette bague de fiançailles, ça me fait mal de la regarder, mais puisque c'est une partie importante de ma vie alors je consens à en parler. De toute manière, peu de chance que ses souvenirs sortent d'entre mes lèvres de mon plein gré. C'est fou comme en plusieurs siècles, tant de choses peuvent changer. Cela m'a demandé beaucoup de temps et d'énergie afin de découvrir tout ce qui était arrivé à mon pays. La paix régnait à présent partout, des réformes avaient aussi vu le jour. Il me fallait demeurer discret dans ma recherche d'informations. Toutefois j'avais attiré l'attention d'une personne qui ne me voulait rien de mal, un autre loup. Si on disait de moi que j'étais aussi mystérieux que la nuit, il était aussi brûlant que le soleil. À bien regarder, nous n'avions pas grand-chose en commun, ce qui nous a valu parfois de nous disputer. Mais quelle ne fut pas notre surprise que de découvrir que l'un s'appelait nuit et l'autre soleil. Taiyō, tel était le nom que ses parents lui avaient donné.

Le rustre et le prince aurait donné un bon titre de roman, car il s'agissait du ressenti quand nous tenions en présence de l'autre. Néanmoins, ce fut l'amour au premier regard, l'imprégnation la plus totale et mon cœur me donnait l'impression de n'être capable que de chanter son prénom. Pour un rustre dans mon genre, ce fut toutefois un long chemin à parcourir,mais Taiyō en valait la peine. C'était le seul pour toute ma vie, ou bien personne. Il n'y avait pas d'alternative possible. En cette époque, les religieux venus d'Europe avaient décrié les relations homosexuelles, si bien que nous devions nous cacher, mais ce n'était que peu de contrainte. Vu que je possédais des économies, je ne travaillais pas, il me fallait être disponible entièrement pour lui. Les jours en sa compagnie passaient bien trop vite. Nous avons fini par emménager ensemble, il m'abreuvait de ses histoires, de celles de notre histoire, il avait de grandes convictions, des idées bien arrêtées pour permettre au monde de changer. Je l'écoutais plus que je ne participais. Sa passion lorsqu'il le faisait me charmait.

Taiyō était, à la manière des roses, époustouflant de beauté, de charme, il savait l'effet qu'il faisait aux autres, il touchait par sa simple présence, mais derrière se cachaient aussi des épines piquantes, blessantes, pour qui oserait le contrarier. Mais avec nos différences, nous sommes demeurés ensemble durant trente années merveilleuses. Jusqu'à ce jour où j'avais prévu de demander sa main à mon compagnon. Je l'ai attendu des minutes, des heures, en vain. Ses affaires  n'étaient plus chez nous, il n'y avait pas de mot, rien. Hébété, furieux, je voulais des réponses alors que je me suis à le chercher partout dans la ville, dans nos endroits, dans les siens. Rien. On refusa de me laisser entrer dans leur demeure de famille. Mes recherches s'étendirent, durèrent quelques années. Malheureusement, il me fallait accepter la situation, le vide incommensurable dans mon cœur, m'habituer au fait que plus jamais je ne serais capable de me réveiller à ses côtés et qu'il m'accueillerait alors de son éternel sourire.

Et de la brume sortit Yoru, et de la meute sortit le salut.


C'est au tour de cette estampe représentant trois loups dans une forêt, elle a été faite peu de temps après mon intégration dans le gang du Imoarai-gumi. Il faut bien reconnaître que ce fut un gros passage à vide qui découla de cette nouvelle perte. J'ai fait des choses pas très jolies, cherchant des ennuis à tout et n'importe qui, dans le seul but de tenter d'exorciser mon malheur. Il m'est souvent arrivé de me prendre des raclées, sauf que cela ne m'a empêché d'y retourner. Ma rage était devenue plus impérieuse, il me fallait quelque chose, n'importe quoi pour ne plus penser à lui, à sa maudite absence. Comme je l'ai déjà expliqué, ma famille représentait mes repères avant, elle me manquait encore plus cruellement, surtout dans cette éternité. C'était à nouveau quelque chose de similaire dont j'avais besoin, quelque chose qui me canalise et me permette aussi de faire sortir mon trop plein d'émotions. Ce n'était à la base pas dans mon caractère d'être aussi vindicatif et querelleur.

L'invitation qu'il me désespérait de recevoir est arrivée dans un puissant crochet du gauche. Il y a eu  pas mal d'affrontements avant qu'on en vienne à être capable de discuter. La mafia, je savais qu'elle existait, mais comme n'importe qui, je m'en tenais éloigné, histoire de ne pas avoir de problème. Seulement, ce type-là en faisait partie, et j'ai bien cru un instant que ça allait mal finir quand il m'a parlé de son appartenance. Seulement, quand-bien même il fallait suivre des ordres de femelles, ce qui ne me perturbait pas plus que ça, je pouvais le sentir quand il en parlait, cet esprit de la meute. Oh bien sûr, il ne faut pas croire que a suffi à me donner mon sésame. Non, d'abord il  a été nécessaire que je fasse mes preuves. Prouver que j'étais fiable, qu'ils pouvaient me faire confiance, m'a demandé un certain temps. On me refilait les sales taches que personne ne souhaitait faire et je m'en moquais. Pour la première fois dans mon existence, j'avais un but, un avenir. Il me fallait m'accrocher jusqu'à ce qu'on m'accepte. Ce fut une sacrée soirée alcoolisée après mon succès.

Déjà un peu plus de deux siècles depuis cette scène. Le temps passe vite, mais je ne regrette pas le moins du monde mon choix de vie. Il m'est arrivé d'aider le clan de bien des manières, même si j'ai toujours refusé de me prostituer, il ne faut pas déconner. J'ai vu le défi de la fille contre sa mère et cela ne me dérange que peu dans ma petite vie. En tant que membre, il ne m'est pas obligatoire de prendre partie, juste de suivre les ordres. Les membres représentent ma meute, ma famille, même si je ne m'entends pas avec tout le monde forcément. Développer mon marcher noir a été un long travail de réflexion, il a d'abord fallu m'assurer de posséder les bons contacts avant de me lancer et on ne peut pas dire qu'il ne prospère pas depuis le temps qu'il dure. Officiellement, je suis un jeune serveur au restaurant du clan. Ce n'est pas un endroit où tout le monde est le bienvenue, mais si vous mettez le bordel, soyez prévenu que je me ferai une joie de vous sortir à coup de pieds au cul.
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